Art. 34 Proposition de taxe à l'achat de 100% pour les ressortissants de pays non membres de l'UE ! Faits et fictions.
Bonjour,
De nombreux clients me contactent au sujet des gros titres qui ont suivi la nouvelle selon laquelle Pedro Sanchez a mentionné que le gouvernement pourrait prélever une taxe de 100 % sur les ressortissants non européens achetant des biens immobiliers ici en Espagne.
Cette nouvelle a été un choc pour nous comme pour d'autres agents, avocats et bien sûr clients potentiels souhaitant acheter à l'avenir.
J'espère que cette note brève mais informative clarifiera quelques points et approfondira les gros titres pour en révéler un peu plus afin de rendre un titre déroutant un peu plus compréhensible.
Pourquoi ?
Tout d'abord, la conférence de presse au cours de laquelle Pedro Sanchez a fait valoir ce point a duré environ 3 heures et la mention de la taxe de 100 % a duré environ une minute. Il n'y a eu aucune explication sur ce qu'est cette taxe, comment elle sera appliquée, les mots peut et jusqu'à n'ont pas été expliqués du tout.
Il convient de rappeler que Pedro Sanchez dirige un gouvernement de coalition difficile composé de nombreuses factions différentes, toutes avec des agendas différents. De plus, tous les partis d'opposition seraient totalement contre (plus d'informations à ce sujet un peu plus tard).
L’Espagne est en pleine crise du logement… Il n’y a tout simplement pas assez de logements sociaux construits pour répondre à la demande. Cette situation est aggravée par les lois sur les locations qui donnent toute la sécurité au locataire et peu de protection aux propriétaires. Cela signifie que les propriétaires sont enclins à ne pas louer du tout, à augmenter considérablement les loyers ou à décider d’utiliser la propriété pour des locations de vacances à court terme et à aimer Air BnB.
Ce que fait le gouvernement, c’est essayer de résoudre la crise du logement et ces gros titres donnent l’impression qu’il fait quelque chose pour y remédier… alors qu’en substance, ces actions n’auront que peu d’impact et pourraient en fait coûter des revenus au pays.
Probabilité de mise en œuvre:
La proposition nécessite l’approbation du Parlement et, compte tenu du statut minoritaire du gouvernement, elle est susceptible de faire face à une opposition importante de la part de divers partis politiques et acteurs du secteur. Les critiques ont qualifié la mesure de « xénophobe » et « idéologique », suggérant qu’elle pourrait ne pas être adoptée sans un débat substantiel et des amendements potentiels.
Processus législatif et calendrier:
Si la proposition est retenue, elle devra être présentée sous forme de projet de loi et soumise au processus législatif standard, qui comprend des débats et des votes dans les deux chambres du parlement espagnol. Le calendrier d’un tel processus peut varier, mais s’étend généralement sur plusieurs mois, voire plus d’un an, en fonction de la complexité de la législation et du niveau de controverse.
Rôle des régions autonomes:
Les régions autonomes espagnoles (comme Valence, Murcie, Andalousie) ont des degrés variables d’autorité sur les politiques du logement. Si le gouvernement national peut définir des politiques fiscales globales, leur mise en œuvre et leur application peuvent nécessiter la coopération des gouvernements régionaux. Certaines régions, en particulier celles qui bénéficient d’investissements étrangers (comme notre propre région de Valence), peuvent résister ou demander des exemptions de la taxe proposée, ce qui pourrait conduire à une application fragmentée à travers le pays. Pour résumer cette section, le gouvernement contrôle la taxe globale (TVA), mais les régions autonomes contrôlent la taxe d’achat (que le gouvernement cherche à augmenter). Il est fort probable que, par exemple, le gouvernement de Valence, contrôlé par le parti politique PP, se batte bec et ongles contre cette taxe en raison de son impact sur les recettes.
Conclusion :
Bien que la proposition souligne l’engagement du gouvernement à améliorer l’accessibilité au logement, sa mise en œuvre se heurte à d’importants obstacles législatifs et à l’opposition de diverses parties prenantes. La complexité du paysage politique espagnol et les implications économiques pour les régions dépendantes des investissements étrangers suggèrent que la proposition pourrait subir des révisions substantielles, voire un rejet pur et simple, au cours du processus législatif.
Cette histoire a un très long chemin à parcourir et de nombreux obstacles à surmonter pour qu’elle soit adoptée. Ce sont bien sûr mes propres réflexions basées sur les informations dont je dispose. Nous tiendrons bien sûr tout le monde informé de la suite donnée à cette déclaration… mais si vous cherchez à acheter en Espagne et que vous n’êtes pas membre de l’UE, il vaut mieux le faire tôt que tard… Mais là encore, on s’attendrait à ce qu’un agent immobilier dise cela 🙂
Steven
16.01.25